Le STREGA est un des derniers nés de la grande famille des planeurs de F3F (compétition de vitesse en vol de pente). Planeur entièrement en carbone de 2 m 96 d'envergure et d'à peine 2 kg, il est construit par la firme RCRCM et distribué pour l'instant en Europe par EMC Vega. La construction de la machine consiste principalement en l'installation de la radio : peu de travail donc, mais à faire consciencieusement afin d'éviter au maximum le jeu dans les gouvernes, car l'engin est censé voler vite. J'ai choisi d'y installer 6 servos Futaba S3150 car rapides et possédant un couple important. Les câbles étant fournis et déjà soudés, le gros du travail se limite aux installations dans le fuselage : platine radio (fournie) résinée et recouverte de tissu de carbone, mise en place des renvois (tubes de carbone) pour la direction et la profondeur reliés aux gouvernes par des chapes à boules, mise en place de l'accu (4 éléments NIMH de 2200 Ma en format 2/3 et soudés tout en longueur par Yves). Le centre de gravité se trouve à 105 mm derrière le bord d'attaque, environ 150 g de plomb ont été rajoutés pour y parvenir.

Après les réglages radio (une phase thermique, une phase vitesse), j'ai effectué les premiers lancés du Strega à Grendelbruch (photos) : immédiatement se dégage une impression de grande précision ; un peu de trim à la profondeur et le planeur enroule sa première pompe en décrivant des cercles de diamètres réduits. Un peu de volet de courbure et le taux de montée augmente aussitôt. La machine est très réactive aux ailerons ainsi qu'à la direction. En poussant sur le manche, elle accélère franchement et là, les virages sur la tranche sont un régal. Bien entendu, ailerons combinés aux volets, les figures de voltige s'enchainent sans aucun problème.

Mais problème il y a : la fragilité de l'avant du fuselage. Au troisième atterro, la planeur est légèrement plaqué au sol par un rouleau et le fuso déchire derrière la platine radio. On peut alors s'apercevoir que cette zone est constituée par trop peu de couches de carbone. Qu'à cela ne tienne: cyano, ruban adhésif, et je relance. Bien entendu, le soir même, au retour à l'atelier, je démonte la radio afin d'avoir la place pour rajouter généreusement quelques couches de fibre de carbone. Le lendemain une bonne solidité semble atteinte.

Deux jours après la casse, le planeur revole au Bastberg. Un vent soutenu dans l'axe de la pente permet d'affiner tous les réglages (quelques grammes de plomb en moins, bonne compensation crocos sortis, bon dosage des volets et snap-flap combiné à la profondeur). Bilan: un planeur très efficace, nerveux à souhait, gratteur, voltigeur et rapide. Reste à essayer la bête une fois balastée. On peut y rajouter jusqu'à 1,2 kg. Mise à part la fragilité du fuselage, à laquelle il faut remédier immédiatement (1/2 h de travail), son principal défaut réside en une prise en main limitée lors du lancer car les ailes sont relativement médianes. Il faut donc toujours le lancer en le maintenant également au bord d'attaque. Sinon : vivement la prochaine journée !